By African Women in Media

Chahreddine Berriah

En décembre 2020, African Women in Media (AWiM), en partenariat avec l’Union africaine (UA), International Labour Migration (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a organisé la cérémonie de remise des Labour Migration Media Awards.

Chahreddine Berriah a remporté la première place dans la catégorie des droits des migrants.

Dans cette interview avec AWiMNews, Chahreddine évoque ses expériences en tant que journaliste et l’histoire qui a remporté le prix.

1. Veuillez vous présenter d’abord

Je m’appelle Chahreddine Berriah, journaliste reporter et directeur de la rédaction régionale du quotidien El Watan à Tlemcen, depuis 1992.

En 1999, avec l’arrivée des premiers migrants subsahariens dans ma ville Maghnia (située sur la frontière avec le Maroc) j’ai commencé à m’intéresser à la question migratoire. J’ai réalisé mon premier reportage “Le camp de la honte”. En fait, j’ai traversé clandestinement la frontière algéro-marocaine pour entrer dans l’enclave espagnole de melilla (Espagne) et ai séjourné dans le camp des migrants.

De retour en Algérie, j’ai réalisé mon deuxième reportage, toujours dans la clandestinité, en allant par route au Mali pour connaître l’itinéraire des subsahariens. “La filière malienne”

En 2012, j’ai publié en France, mon premier récit “Itinéraires interdits”

Je suis lauréat deux fois consécutivement de Migration Media Award (2017 à Malte et 2018 à Tunis) pour des reportages sur les migrants.

Trois fois lauréats de Dunes voices (2016-2017-2018)

Depuis, je suis sollicité pour animer des conférences sur la question migratoire en Algérie, en espagne (Barcelone) et en Afrique de l’ouest (Sénégal, Congo Brazzaville…)

2. Quel a été votre premier choix de carrière et qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans le journalisme?

En vérité, j’ai commencé par enseigner la langue française dans un collège en 1985, tout en collaborant dans la presse. En 1992, le journal El Watan, premier quotidien francophone en Algérie, m’a proposé de rejoindre sa rédaction. J’ai effectué plusieurs stages et formations dans mon pays et à l’étranger (France, Italie et Espagne).

En 1999, j’ai été nommé journaliste reporter, chef de rédaction régionale de Tlemcen (Ouest de l’Algérie).

J’ai été invité par des organisations ( OIM, Migration Media Hub, Panos…) à participer à plusieurs formations sur les migrations (Tunisie, Maroc, Niger, Sénégal…)

 

3. Parlez-nous un peu de l’histoire qui a remporté le prix et quelle a été votre inspiration?

J’ai le bonheur ou… peut-être le malheur d’habiter Maghnia (300 000 habitants) une ville frontalière avec le Maroc où se trouve un camp informel de migrants subsahariens en situation irrégulière (le camp de Oued jorgi). Ils étaient plus de 2 000 personnes tous guidées par l’idée de traverser la frontière et arriver jusqu’aux enclaves espagnoles de Melilla et de Ceuta.

Je descendais régulièrement au camp pour travailler avec les migrants (articles et reportages) Je les aidais, aussi, en leur ramenant de la nourriture et des couvertures en hiver. Et c’est là que j’ai connu Maria, la Camerounaise. Elle est devenue une amie, comme la plupart d’autres occupants de Oued Jorgi.

Un jour, les autorités algériennes ont décidé d’expulser les migrants dans le sud algérien (Tamanrasset) puis vers leurs pays respectifs. Mais, j’apprendrai plus trad, que tous ces migrants avaient été rapatriés à Agadez au Niger.

J’avais vu partir Maria. Derrière la vitre de l’autocar qui l’emmenait, elle m’envoyait des bisous en pleurant tout en me disasnt “je reviendrai à Maghnia”.

J’avais attendu trois mois, ne la voyant pas revenir, j’avais décidé d’aller sur ses traces. Je suis parti à Agaez, à Niamey au Niger. Je n’ai eu aucune nouvelle d’elle. Je ne l’avais pas retrouvée. Et jusqu’à aujourd’hui, je continue à la chercher.

4. Quelle est la meilleure chose dans l’histoire et quelle est la chose la plus difficile?

La meilleur chose dans l’histoire, c’’est quand j’ai décidé d’aller la retrouver au Niger. J’avais cet espoir de la revoir, malgré un voyage de dix jours, fatiguant et dangereux.

La chose la plus difficile, c’est de ne l’avoir pas retrouvée. Je suis retourné dans mon pays, l’Algérie, sans elle.

5. Selon vous, quelle est la principale forme de soutien dont les femmes journalistes de votre région ont besoin pour produire des histoires similaires?

Les femmes journalistes algériennes n’ont pas besoin de soutien, mais le sens du militantisme et la détermination à défendre les droits des migrants pour produire des histoires similaires. Malheureusement, la grande majorité des journalistes ne s’intéressent qu’aux faits factuels, ils ne vont pas au bout des histoires…

6. Quels conseils donneriez-vous aux journalistes qui souhaitent explorer les thèmes que vous abordez dans leur propre travail?

Je pense honnêteùment et en toute modestie que les journalistes doivent croire au fait que les humaisn ont le droit de se déplacer et que la terre n’est pas limitée par des frontières qui ne sont que politiques.

Ils doivent être militants des droits humains et aimer tous les êtres quelles que soient leurs nationalités. Ils doivent se dire que nous avons une seule patrie “l’Afrique” et que nul ne peut nous empêcher de nous déplacer dans notre continent et dans le monde. En respectant les règles dex pays d’accueil.

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